marcelle j pinturault
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06 mars 2011 : fenêtre du voisinage & les hautes eaux
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23 avril 2010 : ouvre huitre et "muguet"
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08 avril 2010 : scène du film "Contes immoraux" de Borowczyk et chat ou est tu ?
A l'avant scène, dans le théâtre loué pour l'après-midi, Gilberte se démenait à dire la tirade "je n' veux pas te quitter, je n' veux pas que tu partes, tu es l'amour de ma vie." Elle était venue en tablier à cette sélection de figurants, c'était la boulangère qui lui en avait parlé. Elle n'était pas rentrée se changer parce que Christian n'aurait pas été d'accord. Il aurait dit : "c'est pas des choses pour nous le cinéma." Elle n'aurait pas pu protester.
Alors que là, même si elle n'était pas prise... en attendant son tour, elle avait écouté les gens et c'était déjà bien distrayant. Et puis elle avait assisté aux scènes pour les jeunes amoureux. Des provisions de mirages pour elle le soir, ils devaient enlever leurs chemises et se parler la tête recouverte, le réalisateur souriait en regardant les poitrines découvertes et pour quelques unes, il avait fait refaire la scène 4 fois. Elle se voyait dans le film, c'est le Riri qui serait estomaqué !Marcelle Pinturault
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05 avril 2010 : scène du film "Contes immoraux" de Borowczyk et "Bouillie épaisse confite"
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13 février 2010 : fruit d'la passion digéré et l'homobras
Parfum de crane
Le choc venait de se produire, sa boite crânienne roulait, vide contre le caniveau, l'idée qu'elle était comme le couvercle d'une boite de parfum ... l'intérieur sentait bon, l'intérieur avait cette légèreté tenace, une odeur d'oiseau et d'arbre, elle vit distinctement les veinules du fruit de la passion lorsqu'il vient d'être dégusté. Elle souriait, elle sentit encore des bras sur ses bras et puis un engloutissement embaumé...Marcelle Pinturault
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01 décembre 2008 : pas dans la neige et envoutement
Spirale
Il vit au petit matin des traces de pas dans la neige. Il les parcourut, pas à pas en les comptant minutieusement, 3328 empreintes en spirale autour de sa ferme et puis rien, le bois, plus aucune trace.Il chuchotait encore 3328 en essuyant ses bottes près de la porte, inquiet de ne pas sentir son chien sur ses talons, il siffla entre ses dents, la stridence n'approcha pas la fourrure soyeuse de son jeune berger belge.
Il se raidit droit dans cette lumière froide, un poid terrible sur la nuque. Ses mains aussi étaient prises, ils voyait ses propres doigts comme des truites dans la glace, l'hiver où l'étang avait gelé au plus profond.
Maintenant, il savait qu'il n'aurait pas du mettre ses pas dans ceux- là...
Marcelle J Pinturault
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13 septembre 2008
Dans mes mains cette chair gigotante, comment la tenir ? Sera-t-il marin ?
Il dort maintenant contre sa mère, les lèvres au bord du sein encore mouillées de lait.
Sa mère veut absolument un tagine avec des carottes, des navets, oignons, raisins secs, tomates... envie de ne pas mettre les navets car le lait sera trop fort.
J'aimerais qu'il le soit, marin! Je lui apprendrais à naviguer...
Petit vagissement repu.
Marcelle J Pinturault
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12 janvier 2008
La médiathèque est fermée, dans le pavillon éclairé par les lumières vertes des sorties de secours, derrière la cloison du secteur enfants, deux corps se déshabillent fébrilement.
Les peaux nues captent la lumière,un paradis de la littérature plutôt que l'enfer de la bibliothèque Richelieu. le batiment biensûr n'évoque pas les prairies de Giono; l'encaustique et les rues désertes de la ville renverraient plutôt à l'univers du Marquis de Sade mais la lune, à peine levée, est déjà couchée à l'horizontale et l'Orient coquin balance les feuillages de jasmin sur les épidermes frais.
Marcelle J Pinturault